Ou plutôt broucouille, comme on dit dans le bouchonois... Cette semaine, j’étais en congés et je comptais bien passer un peu de temps en Savoie à chercher quelques oiseaux intéressants. Quelques heures passées dans les observatoires du sud du Lac du Bourget n’ont pas été très riches en observations, et encore moins en photos.

Je comptais également aller voir les Cincles le long de la rivière. Mes 2 précédents passages chez mes sujets de l’an dernier ne m’ont pas permis de voir le moindre oiseau. Et cette semaine, lors d’un nouveau passage, ce ne sont pas les chiens ni les gosses qui se baignaient dans la rivière à 2 mètres de l’ancien nid des cincles qui ont arrangé les choses…

C’est devenu impossible de trouver la paix dans ce coin pourtant bien sympa. J’ai donc décidé d’arpenter la rivière plus en amont, en dehors des sentiers, là ou personne ne s’aventure hormis quelques pêcheurs motivés. Muni de mes bottes à 10 euro, j’ai parcouru quelques kilomètres de rive, étant souvent obligé de traverser la rivière, si possible sans remplir mes bottes (il n’y a eu qu’un seul raté…) pour progresser. J’essayais de voir le plus loin possible avec mes jumelles, le but étant de rencontrer un couple de cincles et surtout de le voir avant d’être vu. Ceci permet d’observer les oiseaux à distance sans influencer leur comportement. Il ne reste qu’à attendre qu’ils nous donnent des indices sur l’emplacement de leur petit nid ! Enfin ça c’est la théorie. Au final, j’ai trouvé de très jolis coins, mais il manquait les oiseaux ! Je n’ai croisé le chemin que de 2 cincles. Le premier était caché derrière une pierre, il m’a vu avant moi et est parti à perte de vue. Je n’ai jamais pu le retrouver. Le 2ème, je l’ai repéré à 70 mètres, mais je l’ai fait partir quand même (c’est une distance normale de fuite pour cet oiseau très craintif). J’ai pu le retrouver un peu plus loin, mais même avec toutes les précautions possibles, je l’ai fait repartir plus loin, cette fois la distance de fuite était de 100 mètres, il était un peu sur les nerfs celui-là !

Pour finir, je n’ai pas trouvé mon coin à cincles malgré une journée complète de prospection. En aval, là ou la rivière est bétonnée à souhait et traverse ville, zones industrielle et d’activité, avec du bruit et du monde, le cincle est très présent. On dirait une fois de plus que les oiseaux préfèrent vivre près de l’homme !

Il n’est pas facile de trouver des coins à photo. Quand on habite dans les bons endroits comme la Vendée, la Marne ou la Brenne, il y a une diversité et une abondance d’oiseaux incroyable, on ne sait plus où donner de la tête. Mais lorsqu’on habite dans des coins plus ordinaires où les oiseaux sont moins abondants, il faut beaucoup prospecter pour trouver des opportunités de photos. De plus les « bons spots » sont éphémères, il faut en profiter tant que les oiseaux sont là et tant que les différents paramètres qui font que des photos sont possibles sont réunis. Ces prospections prennent beaucoup de temps, et souvent une fois le spot trouvé on a plus assez de temps pour les séances d’affût photo !

Cependant c’est bien sur toujours un plaisir de se promener dans la nature à l’écoute des oiseaux, même sans ramener d’images !