Vendredi matin, je me rends dans une zone de marais au nord du Lac du Bourget. Cette zone abrite une bonne diversité d’oiseaux, et accueillait une petite population de Gorgebleue à miroir, qui semble malheureusement avoir disparu depuis 2 ans, quand les fossés ont été curés, sans doute pour améliorer le drainage de la zone agricole…

Le but de ma visite est de vérifier l’absence de la gorgebleue, et de chercher des petits passereaux à me mettre sous la lentille, notamment le petit Tarier des prés, que je n’ai jamais pu prendre en photo et qui fréquente cette zone au printemps. Après 2 heures passées à observer la zone, et à entendre chanter divers oiseaux, je repère quelques tariers des prés. L’un d’eux chante et semble inféodé à un petit territoire. Il utilise comme perchoir les jeunes pousses d’arbustes, et chante à tue-tête.
Malgré le temps couvert très limite pour faire des photos, je tente de me mettre en affût en digiscopie devant un groupe de perchoirs potentiels avec mon filet de camouflage. J’attends bien sur que l’oiseau finisse sa tournée de chant en parte plus loin s’alimenter pour m’installer. Je m’arrange pour avoir la montagne du Colombier en arrière plan, ce qui conviendra mieux qu’un ciel tout blanc. C’est parti pour une attente d’environ 45 min, avant que Monsieur Tarier pointe à nouveau le bout de son bec. Pendant une bonne heure, il chantera à environ 50 mètres de moi, dans mon dos, sans jamais se rapprocher. Est-ce ma présence qui l’empêche de venir me voir, ou est-ce que je n’ai pas choisi les meilleurs perchoirs ??? Difficile à dire, je ne connais pas bien cet oiseau.

Ne voulant pas m’avouer vaincu, j’y retourne samedi matin. En arrivant sur le site, je trouve un beau mâle de Rougequeue à front blanc, oiseau magnifique que j’aimerai beaucoup photographier aussi. L’oiseau, sans doute un migrateur, se nourrit en se perchant sur les piquets de la clôture. Et là gros dilemme ! Qu’est ce que je fais ? Est-ce que j’ai envie de louper un affût à rougequeue ou à tarier ??? Je décide de rester sur mon tarier. J’attends à nouveau que l’oiseau finisse sa tournée de chant pour aller m’installer discrètement avec le digiscope.

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Durant les 2 heures suivantes, le Tarier chantera presque non stop, toujours depuis le même endroit situé 50 mètres derrière moi. En parallèle, quelques pipits des arbres commencent à pousser la chansonnette. C’est un oiseau qui effectue un vol chanté absolument magnifique. A un moment, j’entends un oiseau dans sa phase de chant finale, c'est-à-dire lorsqu’il se laisse redescendre, les ailes vibrantes, vers son perchoir. Le son se rapproche, se rapproche, et hop, il se pose juste sur ma gauche. J’ai le temps de la cadrer et de faire quelques photos :

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Vous allez me dire, c’est quoi ce truc rouge sous l’oiseau ? Et bien je me situe au bout d’un champ qui sert à l’atterrissage des parapentes, et je ne sais pas pourquoi mais des petites morceaux de banderole ont été accrochés à quelques branchouilles. Je me demande vraiment à quoi cela sert, mais toujours est-il que même si le Pipit avait une chance sur 1000 de se percher pile sur la banderole (qu’il a d’ailleurs pris avec la branche dans ses pattes !), il l’a fait. Du coup cela gâche cette photo qui est ma première de pipit des arbres et qui sinon était bien réussie ! Alors bien sur je pourrais dire que l’homme fait partie de la Nature est que c’est naturel, mais ça ne le fait pas trop… Je pourrais aussi l’effacer avec un logiciel de retouche, mais c’est écrit dans ma page « éthique » que je n’ai pas le droit de le faire, alors tant pis, elle restera comme ça !

Pour en revenir au Tarier, Il semble vraiment affectionner un certain perchoir, alors Je décide de changer de place et d’aller viser ce fameux perchoir. Normalement il faut rester au même endroit pour que l’oiseau s’habitue à nous, mais bon sur ce coup j’ai tenté ma chance. Au final, l’oiseau passera les 2 prochaines heures à chanter du côté de l’endroit ou j’étais avant, sans jamais s’approcher à moins de 40 mètres de moi. Voici ma meilleure photo… :

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Du coup j’ai ma réponse : le Tarier des prés est trop farouche pour se risquer à venir chanter près de mon filet de camouflage. Je ne l’aurais pas pensé. C’est raté pour cette fois, je ne peux qu’imaginer ce qu’aurait donné une photo avec ce bel oiseau perché en haut de cette branchouille…

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