Depuis le début de l’hiver, et comme chaque année, une petite troupe de garrots à œil d’or s’est installée sur le Lac du Bourget pour passer l’hiver. Ce canard est un hivernant rare et localisé en France, et a la particularité d’être particulièrement beau, surtout le mâle d’ailleurs, comme souvent chez les canards. Les oiseaux semblent pêcher régulièrement près du bord, du coup je n’ai pas pu résister à l’envie de tenter un affût depuis le bout de la digue du port pour tenter de réaliser enfin des photos de cet oiseau.

J’arrive le matin, et je m’aventure au bout de la digue, avec précaution car les canards, nombreux en hiver à cet endroit, n’ont pas l’habitude de voir des gens marcher à cet endroit. Trois garrots sont là, je réduis ma vitesse d’approche pour leur laisser le temps de prendre leur distance tranquillement sans paniquer et s’envoler. Un fois arrivé au bout de la digue, il y a un endroit au pied des gros cailloux qui semble bien convenir pour me poser, à un détail près. Je ne savais pas qu’un gros roncier pouvait pousser au bout d’une digue en pierres… Du coup je me bats avec quelques ronces pour me faire difficilement une petite place.
J’installe le trépied comme je peux à cheval sur les pierres, et je fais de même pour moi. Je ne regrette pas d’avoir prévu mon petit coussin d’appoint, car les pierres ne sont pas très plates… J’ai prévu de digiscope pour les photos, car les oiseaux ne s’approcheront certainement pas beaucoup du bord.

Une fois en place, l’attente commence. La surface de l’eau est très agitée, ce qui va compliquer la tâche pour les photos. De plus, je me demande si je ne vais pas finir par me prendre quelques gerbes d’eau sur les pieds… on verra bien !

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Deux garrots viennent trainer à 70 mètres, c’est un peu trop loin. Il faut attendre dans l’espoir qu’ils se rapprochent.

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Après 1h30 d’attente, alors qu’un ou deux oiseaux semblaient se méfier de mon camouflage, un mâle moins craintif sort de nulle part et vient pêcher à une distance raisonnable. Il enchaine des plongeons dans l’eau qui durent environ 20 secondes. Pendant ce temps, il faut surveiller la surface de l’eau car on ne sait jamais ou il va ressortir. Dés qu’il apparait, il faut cadrer rapidement. J’arrive à faire en moyenne 2 photos entre chaque plongeon. Mais il y a une difficulté avec cet oiseau : étant à la fois blanc et très sombre, l’exposition est impossible à gérer, et mon fuji étant dépourvu de mode manuel, je suis obligé de lui faire confiance. Mais sur beaucoup de photos les blancs sont surexposés, une chose qu’il faut absolument éviter.

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Les résultats sont assez aléatoires, mais au final, j’ai réussi quelques photos, en utilisant quand même des focales de l’ordre de 1300-1500 mm !

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En fin de matinée, je décide de quitter les lieux quand aucun oiseau ne se trouve près de moi. Malheureusement, et bizarrement, les 2 garrots qui se trouvaient à presque 150 mètres décollent. Oups, jusqu’à cet instant ça s’était bien passé, dommage…

Pour la prochaine fois, il faudra je pense améliorer mon camouflage au bout de la digue car j’ai senti une méfiance notable des oiseaux à mon égard, hormis pour le mâle qui a fait mon bonheur durant cette matinée.