Le cormoran est un oiseau bien connu. Il peut se montrer très peu farouche dans certaines zones comme les ports ou il a l’habitude de voir du monde. Au contraire, il peut être extrêmement farouche dans des coins plus sauvages. Sa méfiance est parfois irréelle. Quand je suis dans un observatoire au bord du lac du Bourget, un cormoran qui vient se poser à moins de 50 mètres ne reste jamais et repart très vite en panique, malgré une immobilité totale de ma part derrière l’ouverture de l’observatoire ! Il remarque tout et dès qu’il a un doute, il choisit la fuite immédiate. Pourtant, c’est un oiseau protégé depuis plusieurs années. Il est chassé à certains endroits, car accusé de prélever trop de poissons...

Il y a environ 2 semaines, dans une petite zone d’étangs ou j’aime me promener, j’ai remarqué qu’un arbre abattu et rongé par les castors servait de perchoir favori pour plusieurs cormorans, une situation plutôt originale. Les animaux s’entre-aident sans vraiment le vouloir !

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Bien sur, j’ai voulu tenter de faire des photos. Je me suis donc planqué au bord de l’eau avec un filet de camouflage, en attendant que les cormorans viennent se percher. Après un peu d’attente, j’ai compris qu’ils n’allaient pas se faire avoir si facilement. Le cormoran à l’habitude de faire une ronde en vol pour repérer les lieux avant de se poser, car une fois posé il lui faut un peu de temps pour redécoller. Et chaque oiseau qui s’est pointé n’a pas manqué de venir me survoler, avant de repartir ou d’aller se poser bien à l’autre bout de l’étang…

A une seule reprise, un oiseau, déjà posé sur l’étang depuis 1 heure et sans doute victime d’Alzheimer, a décollé pour venir sur le perchoir des castors, mais à 2 mètres du but, et alors que je reprenais espoir, il a du me voir à nouveau, a dévié sa trajectoire et s’est posé dans l’eau, avant de s’éloigner très vite à l’autre bout de l’étang en pédalant sous l’eau…
Du coup, j’ai eu une idée pour la fois suivante : j’ai rassemblé un gros tas de roseaux séchés, pour me camoufler « façon butor ».

Quelques jours plus tard, me revoilà sur place. C’est bizarre, mon tas de roseau n’est plus là ! Ah si, en fait, c’est juste que les castors sont venus le piétiner et le tasser bien comme il faut… c’est malin ! Bon, je m’installe en m’allongeant carrément au sol, et en me recouvrant au maximum de roseaux. Le digiscope est aussi complètement recouvert, et vise le perchoir juste entre 2 branches. L’attente commence, mais j’ai l’impression que les oiseaux me repèrent encore en me survolant. Comme l’autre fois, ils vont tous se poser à l’autre bout de l’étang et y restent. Du coup je fais une petite sieste, finalement c’est agréable comme position !
Quand tout à coup, après 2 heures d’attente, un oiseau vient enfin se poser sur la bonne branche devant moi ! Cool ! Enfin presque, car il n’a pas vraiment choisi le bon endroit… il y a une autre branche devant qui gâche tout, en plus elle a une trace de sang mystérieuse, ce qui n’est pas du plus bel effet.

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Mon digiscope rapproche un peu trop, j’avais sous-estimé la taille du cormoran… mais mon reflex étant en promenade au SAV Canon, je n’avais pas le choix. Du coup, je profite du pouvoir grossissant du digisope pour tenter d’éliminer la branche, et de lire la bague de l’oiseau. Pas de chance, elle est mal tournée, on lit juste que c’est une bague suisse !

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Je me dis qu’il va surement attirer d’autres cormorans, mais au final, c’est le contraire, il empêche un autre oiseau de venir se poser sur le perchoir. Il finit par retourner à l’eau, et moi je repars car le soleil a disparu. Je n’ai pas fait la photo espérée, peut-être pourrais-je retenter l’expérience.