Ce Week-end, j’ai eu la chance de faire partie d’un jury de sélection pour un concours de photo nature régional. Ce fût une expérience enrichissante, l’occasion de rencontrer des photographes intéressants, et de parler technique et digiscopie.

Lors de la sélection des meilleures photos pour le concours, nous avons noté, en direct et en public, environ 430 images, en catégorie projetée ou papier. Avec l’habitude et quelques connaissances (qui ne sont bien sur pas infaillibles !), on reconnait des photos qui ont impliquées une activité de nourrissage, celles qui ont été prises en captivité ou en parc plus ou moins naturels, celles qui ont été trafiquées sur l’ordinateur (effacement de certains éléments de l’image). Mais pour beaucoup d’autres, on ne peut que se poser la question, pour juger nous n’avons que la photo elle-même, sans la moindre explication. Pourtant, une photo nature ne doit-elle pas être jugée au-delà de son esthétisme ??? Entre la photo d’un animal captif et la photo d’un animal sauvage en pleine action dans son milieu de vie sans aucun artifice, il y a un gouffre !

Bref, cette question mérite d’être soulevée. Pour moi, l’appréciation d’une photo ne peut pas vraiment se faire sans connaitre les conditions de prise de vue, et pourtant les concours ont justement tendance à juger les photos uniquement en fonction de leur esthétisme. On retrouve ainsi parfois dans des photos primées de magnifiques chouettes harfangs en chasse dans une ambiance d’hiver, sans tenir compte qu’il s’agit d’oiseaux complètement domestiqués et appâtées (même engraissés) avec des souris d’élevage, tout ceci pour satisfaire le groupe de 15 photographes, qui ne connaissant rien à la nature, a juste déboursé quelques milliers d’euros pour partir en Amérique faire la photo sensationnelle... à méditer !