En ce moment, j'ai trop peu de temps à consacrer à la photo. Le temps pourri de ce week-end n'a rien arrangé. Pour animer un peu le blog, voici quelques astrophotographies qui datent du mois de novembre. Il y a eu quelques nuits magnifiques, ces nuits rares qui permettent de tenter quelques photos du ciel. Pour la technique employée, je vous invite à lire mon premier article sur le sujet. Pour s'essayer à l'astrophotographie du ciel profond (nébuleuses et galaxies), il faut non seulement un matériel astronomique adapté, mais également des conditions irréprochables. L'absence de Lune est indispensable. Même sans Lune, certaines nuits sont plus noires que d'autres. Je ne saurais pas vraiment vous dire pourquoi. L'absence totale de nuages ou de brume est également presque indispensable, car souvent les nuages même en dehors du champ de vision du télescope semblent amener une légère lueur qui crée de la lumière parasite. L'absence de vent est également indispensable, car le vent même faible déséquilibre le télescope et décale le suivi motorisé. Enfin, même sans vent, il y a toujours des turbulences dans l'air, qui floutent inexorablement l'image. Ces turbulences sont variables et impossible à prévoir.

Je me suis la première nuit focalisé sur la galaxie d'Andromède, la galaxie la plus proche de nous, qui a la particularité d'être visible à l'oeil nu. Elle est donc facile à cadrer pour l'observation et la photo.

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La lumière qui a été captée par mon appareil photo a été émise il y a presque 3 millions d'années. Pour cette photo, 6 min de pause à 400 iso, à 2000 mm de focale et f/6,3. Cette nuit, il y avait très peu de turbulences, et la netteté est franchement bonne, j'ai été le premier surpris. La galaxie d'Andromède est très étendue, ici on ne voit que la partie centrale, la plus lumineuse. En réalité, cette galaxie est plus étendue, et couvre pratiquement 3 fois la largeur de cette photo !

La nuit suivante, j'ai tenté de photographier une autre galaxie spirale situé dans la constellation du Triange, proche de celle d'Andromède. Il s'agit de M33. J'ai eu beaucoup de mal à la repérer et à la cadrer, tant elle est difficile à voir. Car si Andromède se repère facilement dans le viseur du télescope, M33 reste invisible. Comme elle n'est pas située proche d'une étoile qui pourrait servir de repère, il est difficile de la trouver. Les télescopes modernes sont équipés d'une fonction Go-To, qui est un positionnement automatique du télescope sur les objets du ciel. Le mien n'est pas équipé. Ainsi, je dois me servir des axes gradués du télescope. Chaque objet du ciel possède des coordonnées, exprimées sur l'axe de l’ascension droite et sur celui de la déclinaison. Pour pointer un objet, Il faut d'abord pointer une étoile connue avec le télescope, puis régler les graduation des 2 axes du télescope pour qu'elles correspondent aux coordonnées de cette étoile. C'est une sorte de calibrage. En effet, comme le ciel tourne, l'une des coordonnée, sur l'axe de l’ascension droite, se décale sans cesse. Ensuite, connaissant les coordonnées de M33 (on les trouve facilement dans un livre ou sur le net), on déplace le télescope sur les 2 axes aux bonnes coordonnées. Et normalement, on tombe pile sur M33. En théorie bien sur, souvent on ne tombe pas dessus mais un peu à côté. Il faut alors explorer les alentours en espérant la trouver. Au final, après une bonne galère, j'ai pu faire une série de photos. Une seule est correcte, le suivi durant les prises de vue ayant été rendu difficile par l'absence "d'étoile guide" suffisamment lumineuse.

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Pour terminer, j'ai profité du peu de turbulences pour faire des photos de Jupiter, qui en ce moment est bien visible le soir. On distingue la fameuse "Tâche rouge" sur la photo, cette petite protubérance qui apparait sur la bande de nuage. Cette célèbre tâche rouge, qui est quand même grande comme 3 fois la Terre, est un immense anticyclone dont les vents soufflent à 700 km/h et dont la taille évolue dans le temps. Elle pourrait finir par disparaître, personne ne le sait vraiment ! Si l'on observe Jupiter durant un moment, on voit cette tâche rouge passer d'un côté à l'autre de la planète. En effet, Jupiter à beau être une planète immense, sa vitesse de rotation est telle qu'elle fait un tour sur elle-même en seulement 10 heures.
Pour cette photo, j'ai enlevé le réducteur de focale. La focale est donc de 3200 mm à F/10, avec une vitesse de 1/160 à 400 iso. La photo est cropée à 100%, ce qui signifie que j'ai zoomé au maximum sur la photo pour vous présenter le résultat. La photo de planètes demande des focales de plusieurs mètres, totalement aberrantes pour le photographe animalier !

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