Cette année, le couple de Pie-grièches écorcheurs que j’avais pu photographier l’an dernier, difficilement certes, est revenu la première semaine de mai au même endroit. Mes premières observations m’ont permis d’observer quelques parades et offrandes du mâle envers sa promise, et de voir que la femelle amenait des matériaux pour construire le nid dans le roncier situé juste à côté de celui de l’an dernier. J’ai tout de suite repéré THE perchoir du couple, une ronce morte qui est la seule à dépasser du roncier et qui est utilisée en permanence par les oiseaux. Cette photo est prise depuis la voiture au bord de la route :

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J’ai attendu la période du nourrissage des jeunes pour tenter de faire des photos près du nid. Lors de la première séance d’affût à quelques mètres de la ronce en digiscopie, Les 2 oiseaux viennent se poser sur la ronce peu après mon arrivée. J’en profite pour faire quelques photos, même si la lumière n’est pas superbe.

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Puis par la suite, plus rien. L’an dernier, c’était pareil. La petite visite sert sans doute aux oiseaux à voir de près ce nouveau truc dans leur environnement qui vient les déranger. L’an dernier c’était la même chose. Mais contrairement à l’année passée, cette fois, par la suite, les 2 oiseaux continuent à ravitailler le nid, mais bien entendu sans se faire voir. Ils passent par-dessous le blé ou par l’autre côté du roncier. Comme je sais que les oiseaux continuent à ravitailler le nid, je reste plus longtemps, mais j’ai beau attendre, la ronce restera déserte jusqu’à mon départ.

Pour être plus discret, je tente de bricoler un système de déclenchement à distance pour mon reflex avec la vieille télécommande de ma voiture radiocommandée, qui est au placard depuis 2005. Une fois le système mis au point et les accus chargés, c’est partit. Je tente de placer le reflex à ras le blé, histoire qu’il soit le plus discret possible. Moi je suis dans ma voiture bien plus loin. Mais là encore, rien à faire, après 2 tentatives et même après 2 heures sur place, les oiseaux ravitaillent bien le nid, mais en évitant soigneusement cette fichue ronce…

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Difficile d’être plus discret, il faudrait enlever l’appareil photo, mais après c’est plus difficile il me semble de prendre des photos…
Par manque de temps libre, je n’ai pas pu trop faire d’autres essais. Lors de mon ultime tentative, un jeune était déjà sorti du nid. Le mâle s’en occupait, mais la femelle continuait de ravitailler au nid. J’ai tenté de m’approcher progressivement sous mon filet, par étapes. A plus de 30 mètres, pas de problème, la femelle utilise toujours la ronce.

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A 30 mètres, ça fonctionne toujours.

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A 25 mètres, c’est toujours bon.

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La femelle fait même sa toilette bien en vue au dessus de la ronce. Plutôt rassurant !

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Je m’approche encore un peu, et voilà que tout est fini. C’est repartit, la ronce n’est plus utilisée. Au bout d’un moment, je m’approche encore plus, et l’oiseau vient à nouveau se poser un court instant sur la ronce pour venir voir ce truc bizarre. J’ai le temps de prendre une unique photo.

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Ces photos sont bien sur sympathiques, mais ne me suffisent pas...
Maintenant, les oiseaux ont disparu. Je ne suis pas convaincu qu’ils mettent en route une 2ème nichée comme l’an dernier. Dommage, j’aurais pu retenter ma chance. Ces pies-grièches restent un mystère. Pourquoi dans certains coins de France des photographes les approchent à 5 mètres sans les déranger ? Pourquoi quand un cheval ou une vache passe à 5 mètres d’une pie-grièche, celle-ci ne bouge pas d’une oreille ? L’an dernier, quand le paysan a posé une meule de foin à 5 mètres de son nid, le mâle l’a directement adopté comme perchoir. Pourquoi n’est-il pas venu se percher sur mon reflex ou même sur ma tête ??? On dirait que les oiseaux sont capables de discerner ce qui est habituel dans la campagne de ce qui ne l’est pas, en l’occurrence tout ce qui touche à la photo animalière… et ça ne me rend pas service. J’avais pensé acheter un costume de vache pour approcher les oiseaux, avec l’aide d’un copain pour faire les pattes arrières, mais bon, je suis sur que les oiseaux arriveraient à faire le distinguo avec un vrai animal sans problème…