L’été avance, les oiseaux se sont calmés, et j’ai décidé, motivé par J-R, alias Jean-Robert, mon professeur en matière de photographie de renards (il y a encore quelques mois je ne pensais pas écrire ça un jour !...), de retenter des affûts au goupil dans le pré fraichement fauché, celui ou j’ai passé le plus de temps à attendre des mammifères (qui sont rarement à l’heure d’ailleurs…). Parait que dès qu’un pré est fauché, tous les renards du quartier déboulent pour y chercher les campagnols. Moi j’ai du attendre cette année avant de voir mon premier renard dans un pré fraichement fauché. Bon alors c’est peut-être vrai finalement cette légende rurale…

Une famille de renards a effectivement élu domicile près du pré, et vient s’y montrer régulièrement. Le premier soir, je descends en voiture jusqu’à la prairie (je sais c’est plus écologique à pied, mais même si j’étais bien fatigué par ma virée en vélo, c’était surtout pour rester à l’abri des moustiques). Alors que je n’ai rien repéré, voici qu’une fois la haie franchie par la trouée, un renard se tient juste à gauche à 50 mètres ! Et alors que je déboule sans précautions avec ma voiture, il ne réagit même pas et continue à chasser. C’est impensable, sachant que d’habitude, quand je m’arrête au bord d’une route pour observer un renard à 300 mètres, celui-ci se tape un sprint non stop jusqu’à ce qu’il y ait une montagne complète entre nous deux…
Cette fois, c’est peut-être l’inexpérience de la bête qui me rend service et me permet de faire quelques photos, certes très basiques, ce de bel animal. Les photos sont bien sur beaucoup recadrées, il était trop loin…

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Le renard partira tranquillement au gré de sa chasse. Le soir suivant, aucun renard n’apparaîtra. Le coup d’après, alors que je sors, à pied cette fois, au bord du pré, voici qu’un renard sort 30 mètres à ma gauche, 2 secondes après moi ! Je m’accroupi de suite, je déploie le trépied et je vise ce joli cadeau. Il s’éloigne un peu, puis se retourne vers moi, et se met à renifler intensément. Il est vrai que le vent souffle bien fort, et bien sur, amène mon odeur pile sur lui (le contraire serait incompatible avec la loi de la photographie animalière qui est très stricte). Le temps de faire 3 ou 4 photos et adieu le renard…

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Le soir suivant, j’arrive dans le pré, aucun renard à l’horizon. Je fais 5 mètres en direction de mon point d’affût, et voilà 3 jeunes renards qui déboulent à l’autre bout du pré ! Encore une parfaite synchronisation, et quelques photos faites en étant juste accroupi au milieu de l’herbe. Les renards repartent dans le bois, mais je ne pense pas avoir été repéré. Je me poste en affût et j’attends qu’ils veuillent bien ressortir.

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Une heure passe, je surveille à ma droite et à ma gauche les 2 endroits d’où les renards devraient sortir. A travers le tissu de camouflage, la vision n’est pas très bonne et ça fatigue. Je ferme les yeux une minutes pour me reposer, et puis bien sur vous devinez la suite, vous allez dire que tout ceci est romancé et que j’exagère, mais ce n’est même pas le cas, tout est vrai et raconté sans déformation, j’y peux rien moi, le destin fait bien les choses et c’est tout ! Alors voilà, quand j’ouvre les yeux, un renard est sorti par l’endroit précis que je surveillais à gauche depuis 1 heure, et il est à moins de 10 mètres de moi. Le problème, c’est que mon reflex sur son pied vise droit devant, et si je le tourne, le mouvement va surement le faire partir. Mais pas de panique, s’il continue tout droit, il va passer pile devant l’objectif à 5 mètres. Il se rapproche, j’ai l’œil dans le viseur et j’attends qu’une jolie tache rousse apparaisse. Mais rien n’arrive, et ce renard de malheur décide de dévier à 90° et de venir droit sur moi ! Il finit à moins de 3 mètres, juste à gauche, et me regarde. Mon cœur tape à fond, c’est la première fois qu’une telle chose m’arrive ! Les secondes passent et l’animal renifle de plus en plus sans bouger. Je me dis qu’il va bientôt déguerpir, et je décide de tenter de tourner lentement l’objectif dans sa direction. Mais au premier mouvement, David Copperfield qui ne devait pas être très loin réalise son nouveau tour de magie et fait disparaitre mon renard en 2 secondes. Bluffant, il est vraiment très fort !

Conclusion, quand on est bête au point de vouloir photographier un renard à moins de 3 mètres avec un matériel photographique dont la mise au point minimale est à 3,5 mètres, on ne récolte qu’un résultat aussi nul que la tentative !

Cependant, j’ai quand même réalisé mes premières photos de renard, c’est pas mal. Mais si je veux atteindre le niveau de mon professeur J.R., j’ai encore du travail. Je ne peux pas vous donner un lien vers ses photos, mais va bien falloir qu’il ouvre un site avec la collection qu’il a maintenant…