Durant une petite semaine de vacances, je suis resté dans le Pays de Gex, espérant faire quelques photos. Mais la météo n’a pas été extraordinaire, on n’a pas vu le soleil de la semaine. Il a neigé. Ça c’est cool, je suis parti avec mon Express dans les chemins tout blancs pour trouver quelques sujets à photographier dans cette belle ambiance. Mais voilà, on se demande toujours où sont passés les oiseaux dans le coin, et même les mammifères…

Du coup, le seul oiseau que j’ai croisé a encore été le joli Rougegorge. Mais cette fois, il a été plus rapide que moi à chaque fois, j’ai loupé plusieurs jolies photos pour moins d’une seconde. Ça fait râler un peu ! Y a que celle-ci que j'aime bien, mais prise dans les sous-bois avec une lumière limite. Faut pas la regarder de trop près...

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Du coup je me suis rabattu sur mon fidèle sujet, le Tichodrome. Même lui s’est fait discret. En 2 après-midis, j’ai pu en observer 1 seulement 30 secondes, et après il est parti aussi subitement qu’il était arrivé. J’ai quand même eu le temps de louper ma plus jolie photo de titi en vol. Il est pratiquement net ! Les 3 photos ont été prises en rafale en 0,3 secondes. Ça va vite ! Faudra encore rêver un moment avant de réussir une photo de titi dans les airs avec les pattes pendantes…

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Mais le plus intéressant dans l’histoire, c’est que la fois d’avant où je suis allé voir titi, j’ai installé mon piège photo en contrebas de mon point d’affût, histoire de filmer les chamois et d’espérer le lynx. En marchant dans la pente vertigineuse du site, j’ai fait partir un oiseau qui était a priori dans une petite grotte. Surpris, j’ai juste pu voir qu’il s’agissait d’une chouette, sans déterminer l’espèce. Alors quand j’y suis retourné, j’ai cherché aux jumelles, des fois que cette grotte soit un dortoir régulier, mais rien. Je me suis approché à nouveau, et rebelote, l’oiseau a décollé ! En fait il était dans le lierre qui est collé aux rochers à l’entrée de la grotte. Bon, je l’ai dérangé 2 fois, toutes mes excuses. Il s’agissait en fait d’une hulotte ! Du coup je me suis approché encore pour aller voir exactement ou elle était posée, et là, un 2ème oiseau a décollé ! Il y avait le couple… Bon, encore désolé… J’ai ramassé les pelotes de réjection présentes sous le dortoir pour que Stéphane puisse occuper une soirée à les décortiquer, puis je suis allé relever mon piège qui a filmé quelques chamois à 50cm !

Quand je retourne sur place l’après midi suivant, je respecte plus que largement la distance de fuite des 2 hulottes, sachant maintenant ou elles sont, puis je cherche à les repérer aux jumelles. Pas facile ! Après observation depuis plusieurs points de vue, il me semble voir des plumes ici derrière le lierre, en plein milieu :

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C’est bien ça ! 30 minutes plus tard, je trouve en descendant encore plus bas une jolie fenêtre de shoot pour la belle. C’est assez escarpé, mais au péril de ma vie, j’y retourne avec le sac photo et le trépied. Bon d’accord, j’ai quand même pas risqué ma vie, mais j’aurai quand même pu me casser un ongle.
J’installe le pied, je galère pendant un bon moment car il faut que je sois centré pile entre 2 branches qui font obstacle au premier plan, pendant tout ce temps j’ai peur que la hulotte décolle encore car elle voit très bien que je l’observe presque à découvert. Comme il n’y a pas le moindre soupçon de lumière dans le lierre, la mise au point est manuelle est je prends les photos miroir relevé pour éviter les vibrations et avec ma télécommande filaire. Avec une vitesse de 1/13s, à 400 iso (quand on n’a de toute façon pas assez de lumière mais que le sujet est immobile, autant baisser les iso pour garder une image peu bruitée plus facile à optimiser avec photoshop), voilà le mieux que j’ai pu faire :

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Je me serais bien décalé encore à droite pour dégager toute la tête, mais comme j’étais déjà au bord du rocher prêt à basculer 4 mètres plus bas minimum, je n’ai pas pu faire de miracle. Mais c’est déjà une superbe photo !
Je n’ai pas pu voir le 2ème oiseau, difficile de savoir s’il était bien là également ou pas. J’ai surement stressé un peu la belle hulotte, même si j’ai essayé de ne pas m’éterniser. L’essentiel est de ne pas la faire décoller, car après elle doit trouver un nouveau gite pour finir sa « journée de nuit », et j’ai l’impression qu’elle n’aime pas trop voler de jour…