Je sais, j’ai écrit un gros mot dans le titre de ce post. Mais bon, c’est excusable dans 2 cas. Tout d’abord, si c’est pour qualifier un chasseur, c’est souvent justifié. Ensuite, s’il s’agit d’une réplique culte de la trilogie de la 7ème compagnie, c’est aussi parfaitement justifié. « Touches pas à ça p’tit con » c’est le nom du bouton qu’il ne faut jamais toucher. Mais bon, on verra ça plus tard.

J’ai retrouvé mon couple de pics mar suisses de l’an dernier. Sans pouvoir être sûr qu’il s’agit des mêmes oiseaux, ils ont dans tous les cas élu domicile dans le même trou et ont le même accent suisse que l’an dernier. Pour la petite histoire, j’avais repéré un autre arbre avec des trous typiques du pic mar 100 mètres plus loin. Pendant que j’étais assis à quelques 10ènes de mètres en train d’observer si l’un des trous était occupé, une chevrette est venue droit sur moi. Je suis resté de marbre, vu que pour une fois, je n’avais pas pris mon matériel photo, bien entendu ! Elle s’est arrêtée à 20 mètres de moi, puis s’est couchée pour faire une petite sieste ! La situation a tenu 3 ou 4 minutes, avant que subitement, elle me repère et parte en panique à 300 km/h…

Finalement, rien à signaler dans ces nouveaux trous. Donc je me concentre sur mon trou de l’an dernier, en réinstallant ma tente affût « abri de rando Queshua » recouvert d’un filet camo qui coûte 2 fois le prix de la tente. J’ai mis un petit mot pour les potentiels voleurs suisses, même si on dit qu’il n’y a pas de voleurs en Suisse : « Merci de laisser le filet si vous volez ma tente. J’ai des moyens limités, je suis français et je bosse en France pour ne pas manger votre pain, alors j’ai un salaire de misère. »

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Comme l’an dernier, mon affût est tout de suite accepté par les oiseaux. Pas un cri d’alarme, en plus je réussis à y rentrer et à en sortir à chaque fois sans me faire repérer. C’est le début de la repro, je remarque qu’il y a assez souvent un oiseau dans la loge, qu’ils se relaient, mais que parfois, les 2 oiseaux partent en vadrouille. Le truc sympa, c’est que les oiseaux, surtout la femelle, restent parfois de longues minutes contre le tronc à côté du trou. J’ai donc tout le temps de faire des photos. De plus, la canopée n’est pas encore trop dense et j’ai une quantité de lumière assez confortable pour faire mes photos. L’autofocus aussi n’est pas encore complètement largué par la faible luminosité. Voici la femelle :

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Là, c’est encore la femelle qui régurgite des parties non digérées de je ne sais quelle proie :

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Et là, elle est remplacée par le mâle. Le mâle à une calotte d’un rouge plus vif, mais chez ce couple la différence n’est pas frappante. L’an dernier, la femelle avait un plumage très usé et avait perdu presque toute sa calotte rouge. Cette année c’est cool, je peux photographier indifféremment le mâle et la femelle qui ont tous les deux un beau plumage !

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Là, c’est toujours le mâle qui refuse que la femelle prenne sa place. Bec ouvert, langue tendue, ça fait peur !

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La fois d’après, j’essaye de me servir de l’arbre mort qui est en premier plan (le truc flou à droite sur les photos) pour composer des images différentes, et aussi pour effacer la loge des photos, car un pic à côté de son trou, c’est classique comme photo, vu que c’est à peu près le seul endroit où il est aisé de photographier un pic ! Alors voilà quelques images, avec différentes lumières, cadrages et attitudes de l’oiseau. Difficile de choisir la plus intéressante :

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Quand la femelle commence à faire sa toilette, je regrette presque d’avoir l’arbre flou qui cache une partie de l’image ! Mais je n’ose pas décaler le matériel, ça pourrait l’effrayer :

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Et c’est là qu’on en arrive au fameux bouton « Touches pas à ça p’tit con ». Sur le 500mm, il y a un bouton qui sert à limiter la course de l’autofocus. Au lieu de chercher à faire le point entre 4,5 mètres et l’infini, on peut le chercher entre 10 mètres et l’infini :

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L’intérêt, c’est que si le sujet est à plus de 10 mètres, comme la loge des pics (à 11 mètres), L’autofocus ne peut pas venir focaliser sur l’arbre qui est à 5 mètres juste devant et sur lequel il n’y a rien. Du coup, même si il rame pour trouver le pic et a plutôt tendance à focaliser sur les feuilles qui sont derrière, il va avoir une course de recherche beaucoup plus limitée qu’il va effectuer beaucoup plus vite, donc il finira par « accrocher » sur le pic plus vite.
Le problème, c’est qu’à chaque fois qu’on limite la course de l’autofocus, il se passe toujours un truc entre 4,5 mètres et 10 mètres, alors que normalement ça n’arrive jamais. Donc voilà, cette fois, c’est un grimpereau des jardins, petit oiseau minuscule, magnifique et très dur à photographier, qui est venu parcourir l’arbre à 5 mètres de moi. Du coup, comme d’hab, je suis fou, je vise l’arbre, j’appuie sur le déclencheur, ça ne fait pas la mise au point, je mets 3 plombes à chercher pourquoi avant de me rappeler que j’ai touché au bouton « Touches pas à ça p’tit con ». Du coup, je cherche le bouton, mais comme il y en a 5, je trouve d’abord les 4 autres avant de tomber sur le bon, je le remets en position normale, et c’est à ce moment que le grimpereau des jardins repart. Et du coup je peux cette fois prendre ce bel arbre en photo, mais sans rien dessus :

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A noter que ce fameux bouton à une 3ème position, pour que l’autofocus ne puisse faire la mise au point qu’entre 4,5 et 10 mètres. Pour utiliser cette position, faut quand même être sacrément prétentieux dans la qualité de ses techniques d’approche…

Je termine avec une dernière prise plus récemment. La végétation a poussé, ça y est, il n’y a plus de lumière dans le sous-bois sauf au moment où par miracle, un rayon de soleil vient illuminer le devant de la loge pile quand un oiseau est là !

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Les œufs ont éclos il y a environ une semaine. Fini les photos des adultes sans nourriture dans le bec ! J’espère avoir le temps de faire des photos durant les derniers jours de nourrissage, comme l’an dernier, quand les poussins montrent leur bouille au bord du trou. A suivre…