Un jour, je décide de sortir le vélo, histoire de faire un peu de sport, et par la même occasion de prendre des petites routes pour éventuellement trouver des jolis coins à prospecter pour les oiseaux. A un moment, je m’arrête au niveau du canal de Luçon. Le coin semble sympa, pas mal de milieux différents réunis au même endroit : canal, friche, roselière, prairie, 2 grandes fermes… Et très vite, j’entends une huppe chanter. Un rapide coup d’œil et je l’observe posée sur un vieux portail rouillé bien en vue. Je me dis que je vais revenir plus tard avec mes jumelles pour voir si la belle huppe a des petites habitudes qui pourraient me permettre de faire des photos.

Au final, vous vous en doutez vu qu’il n'y a aucune huppe ci-dessous, pas moyen de faire la moindre photo. Mais en passant du temps dans ce petit coin, je m'aperçois qu’il est vraiment intéressant. Je compte en tout 24 espèces d’oiseaux différents dans un rayon de 100 mètres, la 24ème étant quand même un Circaête Jean-le-Blanc qui est venu me survoler le dernier jour. Ce rapace est un chasseur de reptiles. Pourtant je n’étais pas vraiment en train de lézarder, et même si je suis grand et très fin, je ne ressemble pas des masses à une couleuvre…

Enfin bref, au final, je me consacre un matin à la discrète Rousserolle effarvatte que je défie avec le digiscope. Sur ce coup là, l’avantage de la digiscopie est double. Déjà, la rousserolle est plutôt timide et il est difficile de l’approcher. Une grosse focale est la bienvenue. Et surtout, la digiscopie permet de faire la mise au point au milieu des roseaux, là ou le reflex ne peut rien faire. La raison est simple, l’autofocus du compact en digiscopie n’a qu’une toute petite marge de manœuvre, et une fois que l'on a fait la pré-mise au point manuelle sur l’oiseau, le compact ne peut faire la netteté presque que sur lui, ou alors sur les tiges de roseaux très proches. Au final, le taux de photos nettes est très correct, en tout cas bien meilleur qu’avec une mise au point totalement manuelle.

Je commence tôt le matin, et au début la lumière est tellement chaude que la roselière semble s’embraser :

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Ah oui, y a quand même un détail un peu gênant : avec tous ces roseaux, difficile d’avoir un oiseau à peu près dégagé… Surtout avec le petit vent qui se lève, ça bouge sans arrêt ! J’arrive quand même à faire celle-ci :

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C’est quand même galère, j’ai beau approcher doucement d’un oiseau qui chante, celui-ci, même s'il semble se sentir en sécurité au milieu de sa roselière, a tendance à se déplacer plus loin avant que je n’arrive assez près.

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Pas de camouflage ici, je préfère être bien libre de mes mouvements afin de pouvoir me déplacer sur les 3 ou 4 rousserolles qui chantent par intermittence, et je veux aussi y voir bien clair car elles ne sont pas toujours faciles à repérer même avec des Zeiss Victory SF qui déchirent…

30 minutes plus tard, la belle lumière chaude a disparu, mais le soleil est toujours là :

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Quand il n’y a pas de roseau devant la tête de l’oiseau, il y a forcément l’ombre du roseau pile devant l’œil !

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Mais avec un petit effort de la rousserolle, ça passe !

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Et quand le beau Bruant des roseaux se pointe, ben c’est le même problème…

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Là, c’est la seule photo de la matinée ou l’oiseau est parfaitement dégagé des roseaux. Bon, c’est aussi la seule photo ou l’oiseau est de dos, forcément !

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Et dès qu’il se retourne, y a à nouveau des roseaux devant, forcément !

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Et voici la dernière séquence. Y a d’abord la première ou l’oiseau est bien placé mais encore avec l’ombre du roseau devant l’œil :

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Et puis les autres où enfin l’ombre se déplace !

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Après environ 3 heures, la lumière devient un peu dure et les oiseaux ne chantent presque plus, alors je remballe.