Après la disparition des petits grimpereaux, je suis retourné dans la zone de friche adjacente au bois. En effet, j’y avais repéré quelques individus de fauvettes grisettes, un petit oiseau très joli que j’ai déjà essayé de prendre en photos plusieurs fois, avec un succès modéré…
Après quelques repérages, je trouve un roncier qui semble être un bon poste de chant pour un mâle. Ce roncier est également intéressant pour la photo, car les ronces sont assez jolies et peu en hauteur, qui ce qui me permettra d’avoir autre chose que du ciel bleu en arrière plan. Connaissant la petite grisette, je sais que l’affût sous un filet accroupi dans l’herbe ne fonctionne pas. L’oiseau est trop méfiant et ne s’approche pas, ou alors vient chanter mais toujours en prenant soin de garder une feuille ou une branche entre lui et l’objectif. C’est assez marrant comme comportement mais j’ai remarqué cela aussi avec un autre oiseau, l’Hypolaïs polyglotte. On dirait que les oiseaux se sentent plus en sécurité en conservant un « obstacle » entre eux et l’objectif du photographe.

Cette fois, la zone étant tranquille et normalement peu fréquentée par les promeneurs, je décide d’employer les grands moyens et de poser sur place mon affût fixe, qui est en fait un simple abri de randonnée décathlon à 30 euros. Je choisi avec soin l’endroit d’après les perchoirs que la grisette aime utiliser. Je recouvre mon affût de mon filet de camouflage et je le laisse quelques jours sur place en espérant que la grisette s’y habitue.

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Le samedi matin suivant, c’est le moment de tenter l’expérience. J’arrive vers 6h30 sur place. La grisette chante déjà dans le secteur. Je rentre rapidement dans mon affût, équipé du digiscope. Je suis à 7 mètres de la ronce principale visée. C’est très près, mais déjà 2 mètres trop loin pour utiliser le reflex avec le 400mm…

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La grisette ne tarde pas à venir chanter juste à côté de l’affût. Mais bien sur, elle vient chanter à quelques mètres à droite, puis à gauche, mais ne vient pas sur le roncier. Je suis persuadé que la longue-vue qui dépasse de l’affût suffit à l’effrayer ! Mais après un moment, elle se pointe enfin sur le roncier. La photographier reste peu évident, car elle a tendance à repartir dès que je la vise avec la longue-vue, même avec des mouvements très lents. Ce comportement est très classique chez les oiseaux. Mais après 5 heures passées dans l’affût, j’ai heureusement l’occasion de faire quelques jolies photos. La première série est floue, merci à mon petit canon S95 qui me dit que la mise au point est bonne alors qu’elle est complètement à côté ! J’ai heureusement fait attention à bien corriger le tir pour les fois suivantes !

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La dernière correspond pratiquement à la photo exacte que je voulais faire, avec un arrière-plan composé des arbres du bois verts et de la montagne du Jura au dessus, apportant un dégradé bleu-vert que j’aime beaucoup. Mais je dis pratiquement, car il y a une foutue ronce floue derrière l’oiseau qui gâche un peu tout… Du coup, en sortant, je vais faire une prise de Full contact à cette foutue ronce pour me venger, et j’espère refaire la même sans la ronce la prochaine fois ! La suite bientôt…