Lorsqu’on attend un mammifère, renard ou chevreuil par exemple, à l’affût au bord d’un pré, après un peu d’attente, notre cerveau, ou en tout cas au moins le mien, devient fou. Chaque touffe d’herbe à l’horizon se transforme en renard, juste le temps de vérifier aux jumelles que ce n’est qu’une touffe d’herbe immobile. Les arbustes dans la haie d’en face prennent la silhouette d’un chevreuil, la petite motte de terre se transforme en lièvre… bref, on voit des animaux partout. Ici, j’ai photographié une tête de chevreuil. Je vous rassure, moi non plus je ne vois rien sur cette photo minable, mais ce soir là, rien à faire, je voyais à cet endroit à l’œil nu une tête de chevreuil sans arrêt…

_MG_4091.jpg

En apprenant la fauche d’une grande parcelle de prairie dans une zone à renards, je suis allé récemment passer la soirée à espérer rencontrer le goupil avec mon reflex. Arrivé sur place, rien à l’horizon. Mais la parcelle est sur une petite colline, peut-être qu’un renard se cache au fond derrière. Je monte progressivement cette colline en scrutant d’éventuels renards derrière celle-ci. Arrivé au somment, rien en vue. Je fais 20 mètres de plus, juste pour vérifier que le petit bout de prairie dans le creux à droite est désert aussi. Et là, bien sur, je tombe sur un renard ! Mais comme j’arrive trop vite, persuadé qu’il n’y a rien dans ce dernier secteur, je suis repéré de suite. Super, ça fait 20 minutes que je fais super attention en avançant, et c’est juste au moment ou je relâche mes efforts que le renard apparait ! Celui-ci me fixe mais ne part pas. Je me retire lentement et me pose à l’affût au bord d’un bosquet plus loin, en espérant qu’il finisse par venir dans le secteur. Le temps passe, rien n’apparait. Je décide de retenter une approche, si toutefois il est toujours là. Mais là encore, je suis vu avant de voir, et le renard, qui était à 30 mètres de moi, part beaucoup plus loin… Il reste dans mon champ de vision, et je fais une modeste photo :

_MG_4100.jpg

Le renard repart tranquillement. Une fois hors de ma vue, je contourne la colline pour me placer sur sa possible trajectoire. Et tout à coup, un gros bruit, et là !!!! un animal sort de la haie devant moi… Super !

_MG_4113.jpg

Une jolie fausse joie… Il s’agit d’un mouton qui s’est échappé de son parc depuis plusieurs mois, et qui ne veut pas y retourner. Il a du bien devenir sauvage, car même sans bouger, le bruit du déclenchement finit par le faire fuir…Mais au moins j’aurais photographié un mammifère à 10 mètres, c’est déjà ça…
Un peu plus tard, un renard apparait en bas de le prairie :

_MG_4116.jpg

Mais un autre renard, que je n’avais pas vu, le fait fuir :

_MG_4117.jpg

Ce dernier repart aussi à perte de vue. Je décide juste avant le coucher du soleil de retourner voir si le renard du début est toujours dans le secteur, car ce n’est pas l’un des deux que je viens de voir. Mais une nouvelle fois, il est derrière une bosse et me voit avant que je ne le repère. Il part plus loin puis s’arrête pour me regarder. Je reste sur place, il se couche au sol et ne bouge plus.

_MG_4120.jpg
Au bout de 5 minutes, il décampe brusquement. Bizarre me dis-je… Je décide de partir. Je me relève et me retourne, et là, devinez quoi ??? Et oui, un autre renard se tenait à 20 mètres dans mon dos ! Bien sur il décampe de suite, alors qu’il ne m’avait apparemment pas repéré avant ! Et c’est là que je comprends que c’est lui qui a fait fuir le renard que je regardais juste avant…
Je ne crois pas qu’il existe un concours de la photo de renard la plus lointaine, dommage car j’aurais toutes mes chances ! Pour la prochaine fois, je bricolerai des rétroviseurs pour ma casquette, histoire de surveiller de qui se passe derrière moi…