Au mois d’avril, j’ai décidé un soir de sortir faire un affût à côté de chez moi, toujours histoire de dépoussiérer un peu le matériel photo. Aucun repérage au préalable, bien entendu, je me place au même endroit que d’habitude, là ou des fois il y a quelque chose à voir, et ou très souvent il n’y a rien à voir…
Mais après une heure d’attente, un miracle se passe: un beau renard se pointe pile ou j’espérais en voir sortir un ! Bon, un chevreuil aurait été sympa aussi, mais je crois que j’ai quand même une bonne préférence pour maitre goupil !

Le renard ne m’a pas encore repéré, il prospecte le pré en se dirigeant dans ma direction. Je ne prend pas trop de photos pour ne pas qu’il entende le bruit des déclenchements. Ah oui, parce que moi, j’utilise encore un boitier reflex. D’ailleurs, revenant du Festival Nature d’Hauteville- Lompnes, je me suis aperçu que j’étais sans doute le dernier photographe au monde à utiliser encore un reflex… C’est dingue comme en 3 ans le matériel a totalement changé. Il faudra que je songe à m’équiper en hybride comme tout le monde, bref un appareil qui ne fait plus aucun bruit et qui suit les animaux tout seul…
Donc moi je suis toujours avec mon 5D mark 4 qui ne sais pas différencier un renard d’un arbre, mais je fais avec !

Et puis aucun hybride n’est capable de photographier un renard pile avec une petite fleur devant l’œil comme ça avec la même précision que moi :

Bref, le renard se rapproche, pour une fois je tombe sur un individu qui a un très beau pelage, génial, il est vraiment beau !


Il commence à se rapprocher sérieusement, incroyable, je ne suis toujours pas repéré. Il a l’air en bonne santé comme ça, mais il doit être sourd et a du perdre l’odorat (encore une victime de COVID long !)
Et alors qu’il arrive au plus près de moi, voilà qu’il s’immobilise pendant plus d’une minute juste devant moi ! Et surtout devant la seule tige de végétation qui dépasse devant moi !!!


Pile devant l’œil ! Quelle précision une fois de plus ! On dirait que même lui ça le gène. Il ne bouge plus. Sauf à un moment ou il tourne la tête de l’autre côté…

Après une longue minute, il reprend son chemin. J’entends ses pas dans l’herbe, il doit vraiment être tout près. Je ne peux pas regarder pour apprécier la distance, je garde l’œil dans le viseur et je le suis lentement. Il fait une nouvelle pose un peu plus loin, et enfin j’arrive à faire une photo avec vue dégagée :

Il finit par s’éloigner, à aucun moment il ne m’a repéré. Normalement ça n’arrive jamais entre moi et le goupil !

Je rentre un peu plus tard à la voiture en contournant le pré dans lequel il doit se trouver à ce moment, si il a poursuivi son chemin au même rythme. Bien motivé pour retourner au même endroit les soirs suivants, je n’y suis finalement jamais retourné…. Entre les jours ou j’ai fini le travail trot tard (presque tous les jours…) et les soirs ou il pleuvait, on est vite arrivé au stade ou l’herbe est devenue tellement haute que même un chevreuil pourrait passer sans être vu…