A l’heure où j’écris ces lignes, les pies-grièches écorcheurs ont toutes rejoint l’Afrique Subsaharienne. Certaines sont mortes en route, d’autres ont parcouru plusieurs milliers de kilomètres et ont traversé le Sahara sans encombres… Fait étonnant, les pies-grièches qui viennent nicher chez nous ne migrent pas en Afrique par le détroit de Gibraltar mais font le tour par l’est de la Méditerranée. Ce trajet est plus long, alors pourquoi procéder ainsi ? En réalité, cet oiseau a colonisé l’ouest de l’Europe depuis l’est. Du coup, le trajet migratoire étant déterminé génétiquement, les populations de nos contrées ont gardé leur trajectoire migratoire d’origine. Elles ne savent tout simplement pas qu’il existe une route plus courte ! Enfin c’est une théorie, mais elle est assez logique…
Bon, mes photos à moi, elles, qui datent de fin mai, sont aussi parties dans le mauvais sens et ont du faire 3 fois le tour de la Terre avant d’arriver sur mon site. Ceci explique le retard ! Enfin c’est une théorie, pas très crédible cette fois…
En tout cas, ce printemps, ma première matinée de repérage a été très productive. J’ai trouvé, en une matinée, 3 couples reproducteurs dans mon petit secteur fétiche, et j’ai trouvé l’emplacement les 3 nids et repéré les perchoirs utilisés par les différents oiseaux autour des nids.
J’ai pu faire quelques images, malgré la méfiance de cet oiseau. Il est difficile d’être toléré par une pie-grièche !
Pour l’un des couples, le nid était mal placé. Pour le 2ème, c’était mieux. J’ai utilisé ma tente affût de fortune que je suis allé installer la veille à distance raisonnable de la haie, et à ma grande surprise ça a assez bien fonctionné :
C’est marrant parce que cette première photo, faite avec la rosée du matin, est ma préférée. Du coup, ne regardez pas la suite, ça va être nul ! Non je plaisante, mais là j’aime beaucoup la lumière, le perchoir, le plumage tout mouillé de Monsieur…
Voici Madame un peu plus tard :
Et à nouveau Monsieur :
Pour le dernier couple, j’ai pu faire des photos depuis la voiture en m’enfilant dans un chemin, qui était à une distance correcte du nid. J’aurais aimé être 2 où 3 mètres plus près, mais ce n’était pas possible, et j’ai remarqué que la voiture était plutôt bien acceptée, mieux que mon affût…
J’ai essayé de jouer avec les arbres du bois qui étaient en arrière plan. Le soir, ils étaient plongés dans l’ombre et créaient un fond sombre sur lequel on pouvait mettre les oiseaux en valeur. Enfin, en théorie. En pratique ça ne rend jamais comme on l’imaginait. Bien sur, on peut bidouiller la photo en post traitement, mais moi je n’aime pas, et puis ça m’arrange car en plus je ne suis pas un pro de la bidouille…
Ah, voilà, celle là correspond mieux à l’effet désiré. Moi j’aime bien. Du coup une dernière pour la route !
Voilà pour la session Pie-grièches du printemps dernier. Bien entendu j’aurais aimé y passer plus de temps. J’ai notamment raté la sortie du nid des poussins, et ces derniers deviennent ensuite très vite mobiles et très difficiles à approcher.