Non non, je vous rassure, vous n’allez pas voir des photos de moi tout nu. Je suis bien trop complexé pour m’exhiber de la sorte !

Je me suis juste bougé un peu pour faire à nouveau quelques affûts tard le soir et tôt le matin, histoire d’essayer de voir quelques bêtes à poils. J’ai ciblé un pré bien tranquille entouré de bois à 2km de chez moi. Premier soir, je m’installe discrètement à l’affût contre un bosquet au milieu du pré, il ne reste plus qu’à attendre.

Cinq minutes plus tard, j’entends des motos cross qui se rapprochent. Super, ça commence bien ! Bon, normalement, les mecs devraient rester sur les chemins, c’est logique. Mais bien entendu, vous connaissez la loi de Murphy, celle qui fait toujours tout pour vous embêter le plus possible: Les 2 motards traversent mon pré, et bien entendu font une pause à 30 mètres de moi. Ils y reste 2 minutes, sans me voir, moi je préfère ne pas bouger pour éviter d’être repéré. Ils repartent de l’autre côté, font demi tour, repassent à fond devant moi, puis s’en vont enfin après avoir bien labouré le pré gratuitement pour le paysan et après avoir fait un raffut de tous les diables. Du coup, moi, je reste jusqu’à la tombée de la nuit, mais rien. En repartant, je vois un renard avec une proie dans la gueule qui chassait dans le pré juste à côté, celui qui est au bord du chemin où tous les promeneurs passent avec leurs chiens toute la soirée. Très logique ! Même à 200 mètres de ma voiture, il fuit dès que je m’arrête pour le regarder.

(Je vous rassure, y a des photos quand même un peu meilleures plus bas, patience…)

Le lendemain matin, me voici de retour. J’arrive alors qu’il fait encore sombre, et 2 chevreuils sont en train de se nourrir à l’entrée de mon pré. Je ne suis pas repéré, je fais une photo discrètement, mais l’un des 2 finit par remarquer un truc inhabituel, surement mon odeur, et les 2 s’en vont mais sans alarmer.

Moi, je rejoins discrètement mon poste, je reste environ 1h30, mais rien.

Le lendemain, je retente ma chance le soir. Comme d’hab, rien. Il est 20h, la lumière commence à bien décliner, j’enlève mon filet et je m’apprête à me lever pour tout ranger. Et là, voilà le goupil qui débarque sans prévenir !

Je ne suis plus camouflé, je tente de le suivre, il vient droit sur moi, je réalise quelques images, puis je suis repéré net.

J’en profite pour prendre une dernière photo car je sais qu’il est trop tard.

Le renard fait demi tour et s’en va, mais tranquillement. On dirait qu’il n’a pas identifié le danger, seulement repéré un truc anormal, et qu’il préfère ne pas prendre de risque et aller ailleurs, surement devant les promeneurs avec leurs chiens…

Je relève la tête, et là je n’y crois pas: juste derrière le renard, il y a aussi un brocard qui vient de sortir du bois !

La lumière devient plus que limite. Comme il est situé bien à ma droite, je pivote lentement autour de mon trépied pour m’aligner. Et c’est à ce moment là que j’entends un gros crac ! D’ailleurs je ne suis pas le seul, le chevreuil l’entend aussi et s’arrête net pour regarder dans ma direction. Alors qu’est ce que c’était que ce crack ? Bon, je vous rassure, ce n’était pas mon dos, ni mes hanches, ni mes genoux. Plutôt rassurant, vu l’état actuel de mon corps. En fait, c’est ma bouteille d’eau en plastique qui était à mes pieds et que je viens d’écraser avec mon pied contre mon trépied en me tournant…

Vous allez me dire, quelle idée d’avoir une bouteille en plastique à ses pied ! Je suis d’accord. En fait, comme j’ai une angine en ce moment, j’ai souvent envie de tousser car ça grattouille. Du coup j’avais prévu une bouteille d’eau pour boire un coup quand ça grattouille et ainsi éviter de tousser. Donc c’était pour pas faire de bruit, et résultat, c’est ça qui a fait du bruit ! Bravo à moi une fois de plus !

Mais par chance, le chevreuil ne part pas. Il continue à brouter, mais très régulièrement il s’arrête pour regarder dans ma direction. Il se rapproche, je fais pas mal de photos car je sais qu’elles vont toutes êtres floues vu qu’on arrive à un temps de pose de 1/80s à 6400 iso, mais par chance quelques-unes sont nettes quand même.

Au final, le chevreuil, après s’être bien rapproché, repart d’un coup sec, comme si il avait finit par identifier le danger. Cette fois, il part dans le bois en prévenant tout le monde de ma présence. Moi, je peux enfin plier et rentrer, quand même bien content de ma séance même si j’ai un peu changé les plans du renard et du chevreuil pour la soirée…

Le sur-lendemain, me revoilà à la même place à la même heure. On dit souvent que les mammifères ont leurs petites habitudes et qu’ils passent toujours au même endroit à la même heure, surtout le goupil. J’ai toujours dit que c’était n’importe quoi car ça n’arrive jamais. Et bien entendu, cette fois, à 20h20, soit 20 minutes plus tard qu’il y a 2 jours, voici le goupil qui sort du même endroit ! Comme quoi des fois ç’est vrai quand même. Je fais une première photo de loin pour avoir une preuve. Normalement à cette distance il ne peut pas entendre le bruit du déclenchement du 5D, qui est en mode silencieux certes, mais qui fait quand même pas mal de bruit.

Bon, 20 minutes plus tard, ça veut dire beaucoup moins de lumière. Le renard passe devant moi, il se rapproche, je le suis sans déclencher pour ne pas faire de bruit. Puis il passe au plus près, et si il continue il va ensuite s’éloigner à ma gauche. Du coup je commence à faire des photos un peu floues, vu qu’il bouge et qu’il n’y a plus de lumière.

Puis d’un coup, il me repère. Bruit du déclenchement où vue d’une chose bizarre dans le bosquet, je ne sais pas. Et voilà, comme la fois d’avant, il repart tranquillement chasser ailleurs…

Bien floue cette dernière, dommage !

J’ai retenté ma chance 2 soirs et un matin. Le matin, le renard était déjà dans le pré avant le lever du jour, les 2 chevreuils aussi. J’ai essayé de m’approcher lentement et discrètement, mais j’ai été repéré quand même. L’un des 2 soirs, j’ai eu la visite des 2 chevreuils, mais j’ai été repéré immédiatement, alors que je n’avais pas encore bougé… L’un des chevreuils, encore en velours, est quand même resté quelques secondes devant moi avant de repartir avec son collègue dans le bois.

Voilà, c’est tout. C’est déjà pas mal, non ? Reste plus qu’à avoir le temps de faire d’autres affûts, moi en tout cas ce petit pré je suis content de l’avoir testé !