Bon alors voilà, comme j’ai du mal en ce moment à trouver du temps et des sujets photographiques, j’ai décidé de prendre une semaine de congés et de changer d’air. Ça fait plusieurs années que je ne suis pas parti faire un tour en Vendée, loin des montagnes, pour respirer l’air iodé du littoral et rendre visite aux marais de l’atlantique. Cette fois, je décide de partir dans le Marais Breton Vendéen, une vaste zone humide de plus de 30000 ha, que je connais pour y avoir fait un long stage en 2006. Presque hier quoi ! Le marais breton, qui n’est donc pas du tout en Bretagne, est un haut lieu pour la reproduction des limicoles. On y trouve des busards cendrés en quantité, et si on a de la chance, on peut y croiser le hibou des marais, le moyen-duc, les chouettes chevêches et effraies.

Bon, il y a presque 9 heures de route pour arriver dans ce paradis ornithologique, et aussi dans ce paradis du photographe animalier solitaire car c’est une zone très vaste assez préservée dans laquelle je ne croiserai qu’un seul autre photographe de toute la semaine ! Je fais une partie de la route le samedi après-midi, et je m’arrête le soir à Guéret, ville au milieu de la Creuse. Comme c’est perdu au milieu de la France, j’espère quand même trouver un resto d’ouvert. Chance, il y en a plusieurs, mais impossible de diner pour autant, tout est complet partout !!! Je ne comprend rien. Je me rabat sur le Buffalo, 1h30 d’attente pour manger ! Ce n’est qu’au moment de payer que j’obtiens une explication de la part du caissier: il y a ce week-end la coupe de France de VTT à Guéret, donc tout est complet partout ! Super, j’ai encore bien choisi ma ville étape. Heureusement que je ne comptais pas trouver un hôtel, tout est complet à 30 km à la ronde. Pour moi, c’est hôtel DACIA, quand je pars à l’aventure je me met dans l’ambiance tout de suite…

Le lendemain, après avoir franchement bien dormi (qui a dit qu’une Dacia ne valait pas un(e) Formule 1 ?), je finis la route, et me voilà à l’entrée du marais. Le Marais Breton est constitué de grandes étendues de prairies, séparées par tout un réseau de fossés et canaux. On y fait une sorte de safari, en voiture, par les petites routes tranquilles et les chemins carrossables.

Il peut y avoir des choses intéressantes partout. Même si je connaissais quelques secteur riches en oiseaux il y a presque 20 ans, tout à évolué depuis et Il faut quadriller la zone petit à petit pour essayer de trouver des « spots » qui se prêtent à la photo. En tout premier, c’est un groupe de hérons garde-bœufs qui m’arrête. Là-bas, il y en a partout, mais comme on en voit peu par chez moi, je suis content d’en voir autant. Çà permet de dépoussiérer le 7D qui n’a pas servi depuis un moment !

Ce 2ème à ses belles couleurs nuptiales.

Un peu plus tard, c’est une espèce tout à fait….pas typique du marais qui m’arrête: un couple de tariers pâtres qui semblent avoir leur nid au pied d’un arbuste juste au bord de la route.

J’arrête la voiture et j’essaie de faire des photos. Mais la présence de la voiture semble déranger. Le mâle reste à distance, la femelle, elle, vient sur ses perchoirs habituels, mais rechigne à aller alimenter les poussins. Je fais quelques belles images de la femelle, profitant des jolis fonds offerts par la prairie et ses fleurs jaunes.

Voyant que les adultes ne veulent décidément pas accepter la présence de ma belle Dacia près de leur nid, j’écourte la séance mais je me reviendrai retenter ma chance…

Après, je n’ai plus fait de photos de l’après midi. Pourquoi déjà ??? Ah oui, ça me revient, je suis allé au bord de l’océan me poser pour prendre un peu d’air iodé en pleine tronche. Après toute cette route ça fait du bien ! Après je suis allé faire un bon repas au resto (ça c’est mon problème quand je pars comme ça, je passe tout mon argent dans les restos. Mais ça vaut le coup en général !). D’ailleurs je crois que j’ai grossi pendant cette semaine, j’ai du prendre environ 150 grammes, quelle horreur ! Va falloir se remettre au sport.

Mais du coup, après mon gueuleton, je repars dans le marais pour espérer voir des choses sympa, notamment des rapaces nocturnes, qui là-bas sont souvent actifs bien avant la nuit. Et bingo, je tombe sur un moyen-duc qui traverse juste devant la voiture ! Il se pose au bord de la route:

Je n’ose pas m’approcher plus, mais finalement je regrette, car normalement, il n’a aucune crainte des voitures ou de l’homme. J’aurais surement pu faire des jolis portraits sans ce fil et ces toiles d’araignées…

Après 2 minutes, il repart. Je tente de le suivre en prenant la petite route qui part dans sa direction, mais il va trop vite et disparait. Un peu plus loin, c’est un couple de busards cendrés qui m’arrête. Monsieur et madame se tiennent sur des piquets. La lumière décline et je remplace le 7D par le 5D sur le 500mm.

2 fois, le mâle vient courtiser madame, mais sans succès. La première fois, je suis surpris et je rate mes photos, comme souvent. La 2ème fois, je suis presque au top !

Pour un premier jour, je suis déjà bien content. Sans vouloir spoiler la suite, je ne reverrai pas un seul hibou moyen-duc de la semaine. Par contre je rencontrerai une autre espèce qui n’a rien à lui envier. A suivre…