Le 2ème jour commence bien, petite balade matinale, toujours en voiture, dans un coin sympa. C’est un chant qui m’arrête net: un Phragmite des joncs chante dans le fossé juste au bord de la route. Le Phragmite est un petit oiseau commun là-bas, mais je n’en vois jamais car dans le Pays de Gex il n’est pas présent. Du coup je stoppe la voiture, j’observe, je cherche, je le vois apparaître mais trop bas dans la végétation. Puis miraculeusement, il vient se planter juste devant moi ! Le matériel est prêt à la portière, clac !

Il y a juste une tige de roseau devant lui qui empiète un peu sur son corps. J’espère qu’il va monter d’1 cm le long de sa tige pour s’en dégager, mais rien à faire, il ne bougera pas pendant plus d’une minute . Mais ce n’est pas grave, les photos sont très sympa, je suis bien content car j’espérais justement photographier cet oiseau. Il finit par partir, toujours avec sa tige de roseau qui empiète sur son corps…

En fin de matinée, mes prospections m’amènent dans une zone riche en limicoles nicheurs. Un petit chevalier gambette me regarde passer. Les limicoles se perchent souvent en hauteur pour surveiller leur territoire en période de reproduction.

J’arrive devant un bassin qui accueille des échasses, et qui n’est pas trop mal placé par rapport à la route pour faire des photos. Ça fait plaisir de voir des échasses, cet oiseau est tellement atypique et photogénique que je ne me lasserai pas de l’observer au cours de la semaine.

Ses pattes sont tellement longues qu’on n’en distingue des fois pas le bout, le reflet à la surface de l’eau prend le relai pour continuer à les prolonger…

Pour se grattouiller, pratique ou pas les grandes pattes ???

Ensuite, plus grand chose. En fin d’après-midi, je décide de retourner tenter des photos des tariers pâtres. Cette fois, je camoufle un peu mieux mon matériel et le photographe :

Mais ma voiture dérange comme la veille. Du coup, je ne reste pas très longtemps. Je tente quand même de photographier la femelle qui vient régulièrement se poser sur son perchoir favori. Je prends une rafale lorsqu’elle arrive pour essayer de capter l’atterrissage. Et miracle, j’ai une photo nette du premier coup ! Normalement ce genre de photos ne fonctionne jamais.

C’est dingue, il n’y a qu’un dixième de seconde qui sépare ces 2 dernières photos, et pourtant on voit que le tarier en a fait du chemin durant ce temps !!!

Ensuite, je passe la fin d’après-midi dans la zone à limicoles, espérant voir la Barge à queue noire, bien présente ici. Encore un oiseau attachant. Mais même si j’en vois régulièrement en vol alarmer et houspiller les rapaces qui passent au-dessus de leur territoire, les photographier reste assez difficile car elles sont posées dans les herbes hautes. Et c’est justement un rapace posé dans les herbes hautes qui attire mon attention :

Un beau mâle de busard cendré se tient là, pas très loin du chemin. Je fais quelques photos, et d’un coup il décolle droit vers moi. Je suis un peu surpris. Je me doutais qu’il allait finir par décoller, mais pas droit sur moi. Apparemment, mon autofocus aussi est surpris, car il ne sait plus où il faut faire la netteté. En plus, quand un oiseau se déplace vite et pile dans votre direction, l’autofocus doit turbiner car le plan de netteté doit se déplacer aussi vite que l’oiseau…

Là on peut se dire au milieu de ce patinage de l’autofocus: « youpi, la 2ème est terrible ». C’est vrai qu’il me regarde, génial. Mais bon, en regardant de près, le coup classique, c’est un peu flou car l’autofocus prend un peu de retard sur l’oiseau comme il l’a mal suivi. Résultat, c’est la queue qui semble nette, la tête c’est moyen… ça parait pas grand chose mais c’est toujours dommage d’avoir des très bonnes optiques Canon et d’obtenir une netteté digne d’un Nikon ! (bon ça c’est juste pour vérifier si mes amis nikonistes lisent mes textes, j’ai plus qu’à vérifier si je reçois des messages d’insultes …)

Incroyable, l’oiseau se repose juste devant la voiture. Cette fois, je reste bien concentré pour ne pas louper son prochain décollage…

Cet oiseau à vraiment des ailes interminables !!! Je ne pensais pas les couper sur la photo ! Heureusement la suivante est bonne:

Et bien sur, avec des grandes ailes comme ça, on prend vie de la hauteur ! Moi, comme d’hab, toujours en retard dans le suivi:

Et quand je rattrape mon retard, l’autofocus ne réagit pas… :

Comme je dis à chaque fois, heureusement que la photo est floue sinon j’aurais regretté d’avoir coupé une aile…

Le busard passe au dessus de la voiture et part chasser de l’autre côté de la route. Il se fait houspiller par tous les limicoles qui nichent dans le coin: vanneaux, barges, chevaliers gambettes, échasses… un vrai concert ! Et alors que je pense que c’est fini, voilà qu’il revient devant moi et se repose au sol. C’est fou, on dirait qu’il souhaite m’offrir une 2ème chance !

Le voilà qui redécolle, cette fois il part sur la droite. Il est plus dur à suivre pour le photographe mais moins pour l’autofocus, si bien entendu le photographe le suit bien…

Sur cette dernière photo, vous vous dites comme moi qu’il y a un truc bizarre non ? En effet, faut que je vous explique: je suivais l’oiseau et faisant glisser mon 500mm posé sur la vitre de la voiture qui était baissée à moitié, et puis forcément à un moment je suis arrivé sur la portion de la vitre inclinée. C’est pour ça que le matériel est parti d’un coup et que j’ai pris de l’avance sur l’oiseau (normalement je suis toujours en retard !). Et le voile blanc, qu’on voit déjà un peu sur l’avant dernière photo, c’est juste mon rétroviseur qui arrive dans le champ du 500mm !

Bon, je suis quand même fier de mon suivi, les photos sont pas mal du tout ! Et le pire, c’est que le manège continue. Après un petit vol, l’oiseau revient se poser devant la voiture. Il y a même un 2ème mâle qui apparait et qui se pose dans la même zone. Je déplace ma voiture pour me mettre bien en face de l’un des 2, et voilà que l’oiseau redécolle dans ma direction une fois de plus:

Ces 2 premières photos sont super nettes. Normal, ce sont les 2 où l’oiseau regarde au sol. Ça claque quand même moins quand on ne voit pas son regard.

La suivante, ci-dessous, ça commence à devenir flou. Normal, me direz-vous, il a un regard du tonnerre cette fois ! Mais c’est pas encore la catastrophe…

Et ensuite, c’est pire…

Le busard amorce un freinage juste devant la voiture: il a dû repérer un rongeur au sol. Moi, comme d’hab, j’ai du retard, mais franchement ça va très vite et de toute façon c’est flou !

C’est marrant, c’est juste au moment où l’oiseau n’est plus devant les collimateurs de l’autofocus que celui-ci focalise bien sur l’oiseau. C’est le monde à l’envers… l’oiseau est maintenant tout près de moi, je sauve une dernière image pas terrible et mal cadrée car c’est la queue qui est nette et pas la tête, et puis c’est fini.

Les 2 busards restent dans le secteur mais s’éloigne de moi, je ne ferai pas d’autres photos. Mais c’est déjà bien, je n’en espérais pas autant, surtout que j’étais venu là pour espérer photographier une barge à queue noire !

Après un bon repas au resto, me revoilà au même endroit, on ne sait jamais. La lumière décline, le soleil se couche.

J’avance lentement dans le chemin avec la voiture, et là, surprise, une barge se tient perchée sur un piquet juste au bord du chemin ! Comme pour le gambette, ce comportement est typique des oiseaux en période de reproduction. J’arrête la voiture, et par chance elle ne s’envole pas. Je prends quelques photos:

Je suis presque trop près. Je tente un changement de boitier, je mets le 5D au lieu du 7D pour réduire le grossissement, et je refait quelques photos. Je trouve que c’est mieux comme ça:

C’est fou, la barge ne bouge pas. C’est quand je vais essayer de partir lentement qu’elle va décoller… Un peu plus loin, j’en vois une autre dans l’herbe, elle ne s’envole pas non plus, j’aime vraiment bien cet oiseau !

La soirée se termine là-dessus. Encore une journée productive, décidément le séjour commence bien !