Dans la pénombre du sous-bois

Vous vous rappelez certainement de mes photos du Pic épeiche en train de forer sa loge de reproduction. J’y ai laissé ma tente affût jusqu’à la fin de la reproduction. Par chance, cette fois, elle n’a pas disparu. Y a bien eu un visiteur qui est passé par là et qui l’a un peu dégradée, mais rien de grave. Cette fois ça ne devait pas être un ingénieur de chez Orange ! Y a aussi une bestiole qui est venue grignoter une des ficelles de la tente, apparemment elle en a mangé 30 cm, je lui souhaite une bonne digestion !

Du coup, j’y suis retourné pendant le nourrissage des jeunes. J’ai eu la mauvaise surprise de voir que les feuilles de tous les arbres avaient bien poussé et avaient par la même occasion plongé la loge des pics épeiches dans une pénombre un peu trop importante pour mon 7D mk 2 qui s’est retrouvé un peu au delà de sa limite de fonctionnement. Mais comme je ne me décourage jamais devant un pic, j’ai quand même passé quelques heures dans mon affût a essayer de réussir quelques images.

Quand il n’y a pas assez de lumière, c’est difficile de faire des photos nettes, car l’autofocus devient imprécis et le moindre mouvement du sujet occasionne un joli flou. Il faudrait monter la sensibilité du boitier à 6400 iso minimum, mais un 7D montre ses limites autour de 1600 où 2500 iso.

Ici par exemple, l’autofocus a trouvé plus simple de faire la mise au point devant le tronc plutôt que sur l’oiseau:

Mais de temps en temps, ça fonctionne quand même !

Le mâle, que l’on reconnait à sa petite bande rouge derrière la tête, se montre un peu joueur. A chaque ravitaillement, il est méfiant et joue un peu à cache cache avec le tronc avant de venir s’engouffrer dans la loge pour nourrir ses petits. Ce comportement me permet d’avoir quelques secondes pour tenter de réussir une photo. La femelle, elle, rentre directement dans la loge. Impossible de figer quoi que ce soit.

De temps en temps, en milieu d’après midi, un rayon de soleil inonde le tronc pile au bon endroit. Mais bien entendu, à ce moment, aucun pic à l’horizon !

Par contre, dès que le soleil à disparu, on se bouscule au portillon. T’y vas où j’y vais ?

Quelques minutes plus tard, le mâle prend carrément la pose devant la loge pendant une bonne minute. Il me laisse le temps de m’appliquer pour faire une jolie photo.

En repartant de mon affût, je fait partir un troglodyte d’un tronc. Je vois qu’en fait il a son petit nid dans un cocon de mousse contre un tronc et qu’il est en train de couver ses œufs. Et tout ça à moins de 10 mètres derrière mon affût. Cool, j’espère pouvoir faire des photos un peu plus tard !

Par la suite, 9 jours passent sans que je puisse retourner voir les pics, travail oblige. Mais coup de chance, le week-end arrive et les jeunes sont toujours dans le nid, même s’ils ne vont pas tarder à prendre leur envol. Pour le troglodyte, c’est loué, le nid a été prédaté et détruit, snif !

Réussir une photo d’un ravitaillement chez le pic épeiche, avec cette faible lumière, relève de l’exploit. Il faut que personne ne bouge, que l’adulte et le jeune aient la tête bien tournée et surtout sur le plan de netteté de mon 500mm. Ça ne parait pas comme ça mais si l’adulte est 3 cm plus loin que le jeune, je ne pourrai pas avoir les 2 têtes nettes sur une même photo. Il faut aussi que l’autofocus fasse son travail correctement. Bref, c’est pas gagné…

Toutes les postures sont bonnes pour ravitailler, mais pas idéales pour moi:

Un petit flou artistique:

Là, on est pas mal, même si le jeune bouge:

Là, ça ne bouge plus, cool !

Entre les allées et venues des parents, les jeunes guettent au bord du trou, parfois avec un petit rayon de soleil:

Une dernière pas mal, avec le mâle et le petit qui ont sagement pris la pose un court instant:

Voilà ce que ça donne, à 2500 iso. C’est un peu granuleux dans les zones sombres mais au final c’est pas mal quand même, impossible de faire mieux en tout cas:

Le mâle m’offre une dernière pose, et je m’en vais après avoir pris environ 500 photos… Pas le choix, les rafales sont indispensables pour capter les rares instants où toutes les conditions sont réunies !

Le lendemain, je ne retourne pas sur place, car je trouve un autre sujet à photographier dans l’urgence, une belle surprise qui sera l’objet de la prochaine actualité.

Le surlendemain, les jeunes ont pris leur envol. Je peux démonter ma tente et ranger le matériel. Pour finir et pour remercier les 2 ou 3 personnes qui ont tenu jusqu’au bout de mon petit roman, voici une mini vidéo d’un ravitaillement par la femelle puis par le mâle qui montre à quel point c’est rapide et difficile à figer sur une photo…

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