Vacances « Pic noir »

En mai, j’avais prévu 2 semaines de vacances, les 2 dernières du mois. Je m’étais dit que comme il y aurait toujours des restrictions de déplacement, autant caler mes vacances avec la reproduction du couple de pics noirs que j’avais trouvé l’année précédente juste au dessus de chez moi. Bon, pour ça, il fallait que le couple se reproduise, qu’il s’installe dans la même loge que l’an dernier, et que la phase de nourrissage avant l’envol des jeunes se passe les 2 dernières semaines de mai. Lors de ma première visite fin mars sur le site, il y a avait une sittelle dans le trou des pics. Ça commençait mal ! Mais un peu plus tard en avril, c’était bien le mâle pic noir qui était dans le trou et procédait à des travaux d’agrandissement. Cool.

Une semaine avant mes vacances, j’ai le bonheur de constater que le couple est là et nourrit des petits dans le trou. Le timing est au poil, ça devrait se passer comme espéré. Le mardi 18 mai, je suis enfin disponible pour aller placer ma tente affût devant la loge des oiseaux. L’an dernier, la femelle s’était montrée très farouche et très facilement dérangée, ce que j’avais trouvé bizarre, car jusqu’à maintenant, les 2 couples de pics noirs que j’avais pu côtoyer n’avaient absolument rien à faire de moi. Donc cette fois, je prend les devants et j’arrive avec tout le matos pour installer mon abri de randonnée Quechua transformé en tente affût. Mais à peine arrivé, j’entends le vol d’un pic noir qui arrive en fendant l’air de ce bruit caractéristique. Pas de chance, normalement les adultes ne viennent que 1 fois toutes les heures max à la loge ! Du coup je laisse le matériel et je m’éloigne de 100 mètres et m’accroupis au pied d’un arbre. Mais voilà qu’un pic noir arrive droit sur moi et se perche à 10 mètres au dessus de ma tête ! C’est la femelle. Elle reste 15 minutes, puis s’envole en direction du nid. Mais au lieu d’aller à la loge, elle se met à crier. Mince alors, je ne suis pas encore assez loin ??? Je pars complètement, à plus de 300 mètres. La femelle continue à alarmer, puis après 10 minutes, le bruit s’éloigne. J’attends 45 minutes, profitant d’un chevreuil qui reste un bon moment devant moi sans me voir, puis je retourne vers la loge et j’installe ma tente vite fait à un endroit qui me parait assez bon.

Je repars, en espérant que la présence de la tente va être acceptée. L’après midi, me revoilà avec mon sac photo. Je rentre vite fait dans ma tente, et j’installe le matériel. Cette fois, à priori je n’ai pas été repéré.

J’attends, 2 heures passent, rien ! Alors que je commence à me demander si ma tente n’a pas foutu le bazar, enfin un oiseau arrive sans prévenir à la loge ! C’est le mâle ! Première photo !

Il rentre l’à moitié du corps dans le trou pour nourrir les jeunes, puis s’engouffre complètement dans la loge. Il ressort avec un sac fécal (chez beaucoup d’oiseaux les poussins font leurs crottes dans un sac qui est évacué (où même mangé parfois…) par les parents, histoire de garder le nid propre).

Bon, c’est cadré un peu bas, faudra corriger pour la prochaine fois…

Il ne se passe à nouveau plus rien pendant 2 heures. Il ne faut vraiment pas être pressé avec mister dryocopus ! Puis 2 heures et 4 minutes plus tard, voilà le mâle qui revient, cool, enfin ! Entre les moments où il rentre la tête dans le trou pour nourrir les jeunes, on voit les insectes qui débordent de partout ! Ils sont capables de stocker un sacré paquet de nourriture on dirait:

Comme la première fois, le mâle finit par rentrer dans la loge. Et là, surprise, la femelle arrive à son tour au bord du trou:

Elle semble moins à l’aise que le mâle. Je sens qu’elle me regarde de travers… Le mâle ressort, je tente une photo, pas très nette mais bon, c’est toujours sympa de voir le couple sur la même image car les pics ne sont pas du genre à trainer ensemble si ce n’est pas indispensable.

Puis la femelle nourrit à son tour, mais mes craintes se confirment, elle se met à pousser des cris.

Je ne bouge plus l’objectif, je ne prend plus de photos, et elle se calme assez vite, ouf ! Ensuite, plus rien. En partant, je décide de déplacer un peu ma tente sur la gauche car le trou n’est pas assez de profil par rapport à ma position, et souvent les oiseaux posés au bord de la loge sont un peu de dos. Mais problème, d’une part, il y a un arbre qui ayant trop de poids en hauteur à basculé pour former un arc de cercle et poser tout son feuillage pile au mauvais endroit, et d’autre part, si je met ma tente a gauche de cet arbre, il y en a un autre, qui fait bien 10 mètres de haut, qui a un tronc tout fin, et qui est aussi en train de basculer en arc de cercle en passant devant l’arbre des pics,… Je tente quand même de déplacer la tente et de trouver l’endroit duquel ce deuxième petit arbre ne gênera pas trop.

Le lendemain, je retourne en début d’après midi dans mon affût. Ah oui, je n’en ai pas parlé mais comme la loge de pics est à moins d’1km de chez moi à vol de pic noir, j’y monte à pied depuis la maison. Comme ça, c’est écolo. Ecolo, certes, mais dur, car il y a quand même 250m de dénivelé à monter, par des couloirs très pentus et avec 13kg dans le sac à dos. Ça me prend environ 35 min, et le sac est vraiment lourd. Quand certains disent qu’ils vont en montagne avec 30kg de matériel dans le dos, j’aimerai bien voir ça…

Je m’installe, et l’attente commence. Comme la veille, durant 2 heures, il ne se passe rien, hormis qu’il pleut non stop. Peu importe, le 500mm est protégé par une housse imperméable (= un sac poubelle de 17 litres pour être précis). Dans ma tente, je suis à l’abri, même si l’eau rentre quand mêmes par certaines coutures. Puis soudain, la femelle se pointe, enfin !

On voit bien sur la photo le petit arbre qui me gêne devant le tronc du hêtre. Elle nourrit , puis rentre dans le trou. je guette sa sortie:

Elle ressort avec un sac fécal, pouf, encore cadré trop bas !

A ce moment, je remarque que j’ai froid au bout du pied. Je regarde, en effet, l’eau qui ruisselle à l’intérieur de ma tente passe dans un sillon pour finir sa course absorbée par ma chaussette. Sympa !

Quarante minutes plus tard, le mâle vient à son tour, alors que la météo s’améliore:

Il ravitaille, rentre dans le trou, et comme d’hab je guette la sortie. Et clac !

Bah mince alors, cette fois il est bien cadré, il est net, pas de sac fécal dans le bec, impeccable ! Super, enfin une belle image qui vient conclure l’après midi !

La suite un peu plus tard…

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