Pic et Pic et…

Comme d’habitude, j’ai du retard dans la mise à jour de mon site, mais pas tant que ça, à peine plus d’un mois ! Fin mai, comme l’an dernier, j’ai prévu 2 semaines de vacances pour espérer photographier la reproduction de mon couple de pics noirs de l’an dernier. Je n’ai pas eu le temps, avant mes vacances, d’aller faire beaucoup de repérage. Du coup, je ne sais pas vraiment si les oiseaux se sont installés dans le même trou que les 2 années précédentes.

Après avoir passé quelques heures à observer le trou depuis assez loin pour ne pas déranger, je remarque à chaque fois qu’au moins 1 pic noir vient tourner autour du trou, mais sans y rentrer. Je me dit qu’ils sont peut-être en retard, peut-être encore en train de couver. J’avais anticipé et construit une cabane pile au bon endroit, avec du bois local et une grande bâche pas chère achetée sur internet. C’était histoire d’être bien à l’aise pour faire des jolies photos !

Finalement, après être monté plusieurs demi-journées, je me rend à l’évidence: je n’y comprend rien et je ne ferai pas de photos. Situation très bizarre, le mâle est en permanence autour de la loge, parfois même posé sur le hêtre qui contient la loge, mais rien de plus. Des tambourinages, des cris, mais aucun signe de reproduction ! Je finis par démonter ma cabane et par galérer pour replier ma bâche de 4 mètres sur 5 ! Tout en m’apercevant que les couleurs camo s’en vont déjà quand on frotte la surface avec le doigt… Pour 35 euros, je crois que je n’en ai même pas eu pour mon argent ! On verra si elle sert une prochaine fois à faire au moins une photo avant de partir en lambeaux…

Entre temps, je vais voir si les pies-grièches écorcheurs sont présentes dans le joli coin où je les voies chaque année et où je galère toujours à les photographier tellement elles sont farouches. Résultat, je repère 2 couples, et dans le même temps, je repère aussi les allées et venues d’un pic épeichette femelle qui vient se remplir le bec de petits parasites sur les feuilles d’un grand frêne malade avant de partir dans le petit bois qui est derrière moi. On observe rarement le pic épeichette de cette façon, et bien entendu il me vient à l’idée de partir à la recherche de sa loge de reproduction. Après tout, le bois n’est pas très grand, même si une loge de pic épeichette n’est pas très grande non plus (3 cm de diamètre…). Après plus d’une heure, d’un coup, les 2 adultes viennent m’entourer et alarmer. Çà y est, je suis tout près. Je trouve un vieil arbre tout pourri avec plusieurs loges. Certaines sont proches du sol, idéales pour faire des photos. Avec un peu de chance, les poussins sont dans l’une de celles-ci. Bon en fait non, en tendant l’oreille, j’entends les petits quémander un peu plus haut, dans un autre trou isolé à 6 mètres du sol. Pas de doute c’est là, dans le trou qui se prête le moins aux photos ! Mais c’est ma première loge de pic épeichette, alors je ne me plains pas.

Comme les parents sont excités, je repars et reviens avec mon matériel photo l’après midi. Je me planque avec un filet à quelques mètres du nid. Au début, je ne trouve qu’un seul angle de prise de vue possible, sans être gêné par la végétation. Ce n’est pas l’idéal mais j’arrive à faire quelques photos. Je remarque que le mâle, plus farouche que la femelle, ne vient pas ravitailler le nid, alors que la femelle supporte bien ma présence.

Le mâle, à gauche, s’approche à plusieurs reprises mais repart sans nourrir les jeunes.

Je décide de partir, non sans avoir coupé 2 petites branches qui me permettent de changer d’angle de prise de vue et de me rapprocher un peu plus pour la suite. Demain matin, je viens installer ma tente affût, et normalement les oiseaux devraient s’y habituer très vite. En tout cas, avec les autres pics, elle fonctionne très bien !

Le lendemain, c’est partit, installation de la tente en 5 minutes chrono pour limiter le dérangement, puis retour l’après midi et mise en place du matériel. Les oiseaux n’ont rien à faire de la tente et ravitaillent normalement, cool !

La femelle…

…puis le mâle

Je suis à environ 7,5 mètres du trou, et avec le 5D markIV, car la lumière est très faible dans le sous-bois, sauf quand un rayon de soleil arrive jusqu’à la loge des pics. On ne voit pas encore les jeunes, les parent rentrent encore la tête pour les nourrir.

Régulièrement, la femelle amène des énormes chenilles aux petits, comme sur les photos ci-dessus. Je me demande comment les jeunes arrivent à avaler ça ! Et en fait, il n’y arrivent pas. En effet, de temps en temps, l’un des parents entre dans le trou pour faire un peu de ménage et sortir les sacs fécaux des petits, et je remarque qu’en même temps, il ressort ces grosses chenilles ! Voici un zoom sur une image qui montre ça:

De temps en temps, comme je l’ai dit, un rayon de soleil vient inonder la loge. L’occasion de faire des photos avec moins d’isos !

Ci dessous, c’est quand on prend une photo avec du soleil alors que l’appareil est réglé pour les photos sans le soleil…

Tout ça pour dire qu’il faut changer les réglages toutes les 2 minutes suivant l’éclairage, et que c’est chiant…

Là c’est ma seule photo faite avec le 7D mark II, c’est en début d’après midi avec une lumière encore en contre-jour. Le pic est forcément plus gros sur la photo, par contre la plupart du temps le 7D était inutilisable (pas assez de lumière et autofocus trop imprécis).

Là, c’est quand l’autofocus part sur l’arrière plan… Les merises ne sont pas mures, dommage !

Les jours suivant, je passe mes après-midi dans mon affût à scruter les allées et venues des pics.

Le 3ème jour, je commence à apercevoir une tête de temps en temps au bord du trou !

Les photos se suivent et se ressemblent un peu, je vous en livre quelques autres. J’essaie toujours d’avoir pile la bonne lumière, mais ce n’est pas toujours facile:

Vous avez remarqué que c’est surtout le mâle que je photographie. Et pour cause, la femelle ne fait que des ravitaillement express alors que le mâle reste assez souvent quelques secondes avant de repartir. Ces photos représentent les 4 premiers jours d’affût. A partir du 5ème, les petits vont commencer à pointer le bout de leur bec au bord du trou. Photos à suivre…

Moralité de cette aventure: J’étais parti photographier le plus grand pic d’Europe, et au final je photographie le plus petit d’Europe… Mais c’est une belle découverte. Et encore, je ne vous ai pas raconté que j’ai trouvé une loge de pic mar le lendemain de la découverte de celle de l’épeichette. Si si, je vous jure, en plus juste à la sortie de mon village, à 250 mètres de la maison !!! Incroyable. Vous ne verrez pas de photos car j’ai préféré me consacrer à l’épeichette que je n’avais jamais photographié.

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